• Les groupes d'entraide

     

     

    Les groupes d’entraide

     

    Historiquement, avant la création des centres spécialisés en alcoologie, l’accompagnement des alcooliques dépendants a été pris en charge par les alcooliques eux-mêmes au sein de mouvements ou d’associations créés et dirigés par d’anciens buveurs bénévoles et le plus souvent très militants, voire mystiques.

     

    Extraits du livre Alcool de l’esclavage à la liberté, récits de vie commentés, Philippe Batel, Serge Nédélec, éditions Démos, octobre 2007, 290 p.

    Les associations d’anciens buveurs, appelés encore néphalistes, sont nés aux États-Unis à la fin du xixe siècle à l’exemple de la  Chase Tavern of Baltimore ou des Bons Templiers. Aujourd’hui, il en existe de toute obédience dans le monde entier. En France, devenus des partenaires à part entière et reconnus des intervenants en alcoologie, les anciens buveurs sont les alliés naturels et souvent indispensables des personnels soignants pour la prise de conscience et l’accompagnement des personnes malades et de leur entourage. Très nombreux, ils offrent une grande diversité de philosophies et de méthodes, permettant à chaque malade alcoolique, selon ses propres convictions ou affinités personnelles, de faire son choix, l’important étant bien de se trouver un réseau d’alliés. Leur diversité permet de répondre à la multiplicité des personnalités des malades. Il faut cependant souligner que ces groupes d’entraide sont fort inégalement répartis sur le territoire national alors que ce type d’accompagnement nécessite une proximité géographique. Pour trouver un groupe accessible près de chez vous, le plus simple est de le demander à votre médecin ou de vous adresser à leur siège national ou de les découvrir par leur site Internet (voir ci-dessous). Pour vous informer sur l’existence d’un groupe de ce type à proximité de chez vous, vous pouvez également appeler au siège départemental de l’association nationale de prévention en alcoologie et en addictologie (ANPAA).

     

    Deux règles d’or : la libre adhésion et l’entraide entre pairs

    Quels que soient leur nom ou leur origine, ils poursuivent tous le même objectif : s’entraider à devenir abstinent d’alcool et assurer le maintien de cette condition première du rétablissement ou de la reconstruction de sa vie.

    Au-delà de leur diversité, ils s’accordent tous la même idée fondamentale : une personne souffrant de troubles d’alcoolisation ne peut pas s’en sortir toute seule et c’est ensemble, entre pairs, qu’elle y parviendra. Rien ne remplace le partage de l’expérience vécue.

    Ces groupes fonctionnent à partir de réunions régulières et offrent ainsi la possibilité à une personne souffrant de troubles d’alcoolisation d’en rencontrer d’autres pour rompre l’isolement, partager son expérience de l’alcool, obtenir des conseils utiles et recréer des liens sociaux indispensables pour faire évoluer favorablement sa maladie. Il n’est cependant pas nécessaire d’être abstinent pour assister aux réunions. Leur fréquentation a du sens avant comme après un sevrage et surtout dans la longue durée du rétablissement. Prendre contact et vous rendre dans une réunion ne vous engage pas à adhérer, la libre adhésion est un principe essentiel, respecté par chacune de ces associations. 

    Ces groupes forment des alliés potentiels de choix pour le malade et complémentaires des autres formes d’accompagnement (médical, psychothérapeutique, social). Souvent, ils peuvent favoriser, par leurs contacts et leurs conseils, une forme d’accompagnement adaptée à chaque situation et également l’admission dans un centre de sevrage ou de post-sevrage où les admissions rapides sont souvent difficiles, en raison du sous- équipement de notre pays dans ce domaine.

    L’amitié, l’entraide, la solidarité, la fraternité forment les valeurs qui réunissent ces bénévoles qui peuvent par ce biais s’identifier les uns aux autres et se soutenir dans leur cheminement d’alcoolique abstinent vers un mieux-être et la création de nouveaux repères.

     

    Ces groupes de statut associatif favorisent aussi la prise de responsabilité, l’engagement et permettent au patient de garder en mémoire qu’il a un problème d’alcool : en aidant l’autre, on s’aide soi-même. La fréquentation de ce type de groupe contribue au réapprentissage de la vie sociale et accroît fortement les chances de rémission de la maladie alcoolique. Si la dépendance à l’alcool s’inscrit de manière spécifique dans l’histoire propre à chaque individu, elle a aussi des dimensions sociales évidentes ; la maladie alcoolique est à la fois une maladie des émotions et une maladie du lien aux autres. Il est ainsi utile que chaque malade puisse se faire sa propre idée en allant à la rencontre de l’un ou de plusieurs de ces groupes d’entraide. Votre médecin généraliste ou votre alcoologue pourra vous aider dans votre démarche.

     

    Afin de mieux les connaître, sachez que chaque groupe d’entraide propose un vaste choix de brochures gratuites, de petits livrets, de revues et d’ouvrages de référence propres à leur mouvement. Vous pouvez vous les procurer auprès de leur siège national ou à partir de leur site internet.

     

     

    Brève présentation

     

    Alcooliques Anonymes France

    Fondé en 1935 aux États-Unis aux lendemains de la Crise de 1929 et à la fin de la période de la prohibition par Bill et Bob, les AA forment aujourd’hui le plus vaste mouvement associatif mondial d’entraide pour les malades alcooliques. Il existe en France depuis les années 1960. La seule condition pour en devenir membre est le désir d’arrêter de boire. Considérant l’alcoolisme comme une maladie incurable et progressive, les AA ont inventé un programme en douze étapes fondé sur l’entraide, l’anonymat, l’abstinence totale d’alcool, l’organisation régulière de réunions ritualisées qui s’appuient sur des valeurs spirituelles. Ce n’est ni une secte ni une religion. Les AA sont présents sur l’ensemble du territoire national. Chaque groupe organise régulièrement des réunions ouvertes au public. Voir par exemple le témoignage de Robert  p. … et la bibliographie, p.

     

    Alcooliques Anonymes (AA)

    29, rue Campo-Formio 75013 Paris

    Tél. : 01 48 06 43 68 (35).

    Accueil téléphonique : 08 20 32 68 83.

    http://www.alcooliques-anonymes.fr

     

    Narcotiques Anonymes France

    Fondée en 1953 aux États Unis, l’association constitue aujourd’hui un vaste mouvement mondial ; elle existe en France depuis 1984. Elle est fondée sur les mêmes principes de base qu’Alcooliques Anonymes (programme en douze étapes, anonymat, entraide, abstinence, principes spirituels, réunions ouvertes au public) mais concerne plus largement « la maladie de la dépendance ». Cette association d’autosupport est présente en France à travers 80 groupes locaux qui offrent aux malades dépendants un mode de vie sans alcool ni autre drogue. Voir témoignages de Serge p.  et de Antoine p …

     

    Narcotiques Anonymes France

    1, bis rue Gutemberg 93100 Montreuil

    Tél. : 01 43 72 12 72.

    http://www.narcotiquesanonymes.org

     

     

    Alcool Assistance-Croix d’Or

    Créée en 1913 par de jeunes prêtres catholiques abstinents, la Croix d’Or française est une association d’aide et d’accompagnement des personnes en difficulté avec l’alcool. En 1998, elle s’est rebaptisée Alcool Assistance-Croix d’Or et s’est entourée d’un  comité d’experts et d’accompagnement de proximité avec la présence de médecins et d’alcoologues. Membre de la Société française d’alcoologie, elle est présente dans 80 départements français et 3 500 villes, où elle organise des réunions thématiques et des groupes de parole. Fondée sur le partage d’expériences, elle garantit la confidentialité des contacts et des échanges, et délivre une carte de membre après trois mois d’abstinence.

     

    Alcool Assistance-Croix d’Or

    10, rue des Messageries 75010 Paris

    Tél. : 01 47 70 34 18.

    Accueil téléphonique : 08 21 00 25 26.

    http://www.alcoolassistance.net

     

     

    Société française de la Croix Bleue

    Fondée à Genève en 1877 en milieu protestant, la Croix Bleue est une association indépendante reconnue d’utilité publique en France depuis 1922 qui « affirme la possibilité de guérison de la personne alcoolique ». Pour l’accompagnement des personnes malades alcooliques et le travail de prévention, elle est présente dans 12 régions à travers 89 structures locales et gère en relation étroite avec le milieu médical 3 centres de soins en Ardèche, Nord-Pas-de-Calais et Morbihan. Chaque groupe de bénévoles se réunit régulièrement pour accueillir dans un espace de rencontre et d’écoute les membres et les nouveaux venus. Ceux-ci sont invités à prendre  un engagement d’abstinence par écrit, pour une durée variable librement choisie. (Voir Jovelin Emmanuel, Oreskovic Annabelle, De l’alcoolisme à l’abstinence, ASH professionnel, 2005

     

    Société française de la Croix Bleue

    189, rue Béliard 75018 Paris

    Tél. : 01 42 28 37 37.

    http://www.croixbleue.fr

     

    Vie Libre

    Fondée en 1953 à Clichy, Vie Libre est un mouvement d’entraide et de solidarité, apolitique et areligieux, « de buveurs guéris, d’abstinents volontaires, de sympathisants et de jeunes ». Reconnue association d’utilité publique depuis 1963, elle est présente sur l’ensemble du territoire français, en Belgique et à la Réunion, à travers 300 sections qui organisent des réunions et des rencontres pour accompagner les malades vers la guérison.

    Voir témoignages de Pierre p. et de Hervé p. 

     

    Vie Libre

    8, impasse Dumur 92110 Clichy

    Tél. : 01 47 39 40 80.

    http://www.vielibre.org

     

     

    SOS  Alcool Femmes

    Créée en 1984 par Laure Charpentier, écrivain[1], cette association est la  « seule association de femmes à l’écoute des femmes malades de l’alcool ». Elle propose une guérison de la maladie qui passe par l’étape de l’abstinence totale puis celle de la réhabilitation fondée sur l’amour et le retour de la dignité. L’association organise des réunions exclusivement réservées aux femmes, des débats, des sorties et des fêtes, et publie le journal trimestriel La Soif.

     

    SOS  Alcool Femmes

    BP 387-16  75768 Paris Cedex 16

    ou 7, rue Daumou 75 002 Paris

    Tél. : 01 40 15 90 17.

    http://perso.orange.fr/alcoofem

     



    [1]                « Toute honte bue », reédité et actualisé aux éditions Jean Grancher en 2006.


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